Jean BASTAIRE
Passage par l'abîme
Arfuyen, 1998, 70 p., 75 F.

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« Ainsi s'établit un vertige de l'avilissement qui marque le comble de la crise. » Qui a vécu une dépression comprendra ces lignes qui évoquent, en postface, la « saison en enfer » pendant laquelle sont nés certains des aphorismes ici réunis. Mais beaucoup d'autres émergent, au contraire, de la résurrection qui s'ensuivit : « Lorsqu'on a connu la débâcle et bu les eaux de la mort, la confiance a une beauté qui ne s'efface plus. » Les courtes sentences sont regroupées par thèmes ascendants : du malheur à la nouvelle naissance, en passant par l'agonie, l'oubli de soi, le don, l'amour d'autrui et la confiance.
Telles sont les étapes de la pédagogie divine dont Bastaire rend ici compte : « Je n'ai nul autre dessein que d'émouvoir en nous ce lien qui participe à l'éternité. » Et lorsqu'une expérience intime rejoint notre propre vérité intérieure, n'est-ce pas que « Dieu aimante Dieu » ? Alors, une phrase peut résonner longtemps, et panser une blessure, dès lors qu'on se laisse saisir : « Dieu le veuille ? Si tu le veux, il sera possible à Dieu de le vouloir. »

Monique Bellas

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