Paul SABOURIN |
L'auteur se place d'emblée dans la perspective de la grande Europe. Il constate qu'aujourd'hui plusieurs institutions entendent jouer leur rôle dans l'organisation du continent : l'Union européenne, le Conseil de l'Europe, l'Osce, l'Otan, l'Ueo. Toutes n'ont pas la même origine, ni les mêmes champs d'action, ni le même nombre de pays membres. Il y a entre elles certaines rivalités, mais aussi un besoin de clarifier les tâches des unes et des autres et des amorces de complémentarité et de coopération. L'Union européenne est pour Paul Sabourin la véritable matrice du futur continent, celle à partir de laquelle peuvent être envisagés des progrès vers l'union. Cela ne veut pas dire qu'elle doive englober tous les Etats de l'Europe géographique mais cela signifie qu'elle peut contribuer à l'établissement entre tous de relations pacifiques. Dans cette perspective sont examinées en trois étapes les fragilités de la construction européenne, les espoirs qu'on peut mettre en elle, les périls qu'elle doit conjurer. Les fragilités tiennent au poids de l'Amérique mais aussi de la Russie malgré l'effondrement de l'Urss. Elles ont également pour cause l'incertitude du dessein européen et la persistance des nationalismes. Les espoirs peuvent naître des fondements posés par le Conseil de l'Europe, des avancées de la Communauté européenne, du rôle de partie prenante des Européens à l'Otan et à l'Osce. Les périls à surmonter résultent de l'insuffisante préparation de l'élargissement de l'Union européenne à 25 ou 30 Etats membres. Pour l'auteur, il faut non seulement doter la grande Europe d'un gouvernement efficace, mais y faire jouer à plein le principe de subsidiarité et donc lui donner une structure fédérale. Ce livre est plus qu'un plaidoyer pour une Europe à achever ; il propose un mode d'emploi solidement argumenté. Jean Weydert |