Michel BEAUD |
Le monde bascule ; pauvretés, inégalités, violences, destructions de l'environnement, se précipitent à un rythme anormal. Réédition d'un ouvrage paru en 1997, la version d'aujourd'hui s'augmente d'une postface qui souligne l'urgence du propos. Contre ceux qui jugent l'alerte un peu vaine, l'auteur y rappelle combien les phénomènes cataclysmiques qu'il évoque ne sauraient déboucher sur un monde apaisé. Car ces phénomènes procèdent de deux principes d'actions qui interdisent toute régulation sociale. Ces deux principes contestables sont les suivants : il serait légitime de produire et de vendre tout ce qui fait l'objet d'une demande solvable sur le marché ; par ailleurs, il serait légitime de mettre au jour tout ce qui est scientifiquement et techniquement possible de réaliser. « Démission collective », affirme Michel Beaud. C'est peu dire. Car son constat lucide remet en question ce qui a fait depuis trois siècles la fierté de l'occident moderne. Resteraient à trouver les voies d'une révolution culturelle d'un nouveau genre. L'auteur en reste à la dénonciation prophétique, c'est beaucoup, mais il faudrait aller plus loin. Etienne Perrot | |
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