Jean PEYRELEVADE |
Sous couvert d'un travail tenu à la défunte Fondation Saint-Simon, le président du Crédit lyonnais mobilise avec flamme ses talents pédagogiques contre les dangers de ce nouveau pouvoir venu d'outre-Atlantique, le gouvernement d'entreprise. Sous prétexte de redonner le pouvoir apporteurs de capitaux qui prennent les risques financiers, les fonds de pension exigent des dirigeants des taux de rentabilité démesurés. Dans un langage incisif, parfois brutal, Jean Peyrelevade montre le danger de l'objectif actuel, 15 % de rentabilité des capitaux propres. [Taux qui supposerait une croissance des entreprises de 9 % par an si l'on distribue, selon la moyenne aujourd'hui en vigueur, 40 % des profits. Ce taux est manifestement disproportionné en comparaison du taux de croissance de l'économie globale. De plus, la capitalisation des entreprises cotées en Bourse représentant en moyenne 20 années de profits, une telle visée représente un coût des capitaux, en forme de taux d'actualisation, de 11 %, à comparer avec les 5 à 6 % de taux d'intérêt. De quoi alimenter les spéculations les plus folles, et les montages financiers paradoxaux.] Chemin faisant et ce n'est pas le moindre mérite de ce petit livre Jean Peyrelevade dénonce avec vigueur et grand réalisme le capitalisme français sans capital où, sous prétexte de responsabilité sociale, les dirigeants des grandes entreprises nourrissent l'irresponsabilité financière. Etienne Perrot |