Dominique MÉDA |   |
 Pour commander |  Après avoir sondé, dans un ouvrage précédent, le thème du travail, Dominique Méda interroge ici notre conception de la richesse. Sa démarche s'inscrit en fait dans un projet ambitieux : le rappel qu'il nous faut vouloir la civilisation. Pour l'auteur, la civilisation est un projet qui concerne à la fois la personne humaine et la société ; elle est définie (p. 366) comme « ce processus qui consiste, pour le sujet individuel et pour le sujet social, à pouvoir faire retour sur soi, à prendre conscience, dans la limite de l'irréductible inconnaissable, des pulsions qui les traversent, du radicalement autre, de leur passé, de leur histoire, des limites apportées par les autres, cette démarche qui consiste à se reprendre, se reconnaître et s'accepter, à délibérer, définir des principes et déterminer ensemble des règles de vie ». Ce vaste programme exige que nous cessions d'assimiler la richesse à la stricte production de biens échangeables, mesurée par un étroit système d'indicateurs économiques. Publié chaque année par le Pnud, le classement des différents pays selon l'indicateur de développement humain illustre l'approche valorisée par l'auteur. La réflexion sur les temps sociaux relève aussi de cette perspective d'ensemble. Au détour des pages, l'auteur décoche quelques flèches à d'aventureux interprètes de son précédent ouvrage sur le travail, qui n'ont pas fait suffisamment droit au plan normatif sur lequel il était écrit. Ce livre contribue à la réflexion en cours sur la nouvelle exploration des rapports entre l'économique, le social et le politique.Antoine Kerhuel |
