François BOURGUIGNON, Tony ATKINSON, Guy LAROQUE |   |
 Pour commander |  Ce onzième rapport du Conseil d'analyse économique touche un point sensible, et pas simplement au portefeuille du contribuable. L'intelligence économique est également sur la sellette. Car peu claires sont encore les relations entre prélèvements obligatoires et efficacité économique. Les difficultés d'analyse sont nombreuses. Les prélèvements obligatoires débordent les prélèvements publics, la différence venant des assurances et autres services obligatoires gérés par les entreprises privées ; cela rend délicates les comparaisons internationales. Par ailleurs, la redistribution est difficile à mesurer du fait de l'incidence des services publics. De plus, celui qui paie l'impôt est rarement celui qui le supporte ; l'impôt sur le capital pèse à court terme sur l'épargnant, à long terme sur le travail et les consommateurs. Enfin, l'effet redistributif de la fiscalité n'est pas proportionnel au montant des prélèvements. Ainsi, la France, championne en ce domaine, n'est cependant pas le pays de la plus forte redistribution. La cause en est le faible pourcentage de l'impôt direct dans l'ensemble des prélèvements. En dépit des difficultés d'analyse, la ligne de force va en direction de l'impôt négatif qui a pour avantage social de supprimer la surimposition scandaleuse des premiers revenus du travail à la sortie des revenus d'assistance. Ce petit volume, avec des commentaires de Tony Atkinson et Guy Laroque, et des annexes de Laurent Caussat, Sylvie Hel-Thelier et Bernard Salanié (Direction de la Prévision) est socialement utile, politiquement suggestif, et scientifiquement exemplaire. Bravo.Etienne Perrot |
