Comment ne pas signaler ce disque magnifique, émouvant et radicalement neuf ? Certes, le Stabat Mater de Domenico Scarlatti a déjà connu une dizaine d'enregistrements, et l'on n'oublie ni Gardiner (Erato) ni Nevel (Accent). Pourtant, l'interprétation de Graham O'Reilly me semble aller plus loin encore et sur tous les plans. Elle est profondément humaine et artistique, simple et visionnaire, terrienne et paradisiaque; ce qui la rend prégnante, pénétrante, enivrante. C'est bien là toutes les ressources du discours musical mises au service de la foi, telles que de vouloir et « entendoir » le XVIIIe siècle en ses premières années. A côté, la messe brève (sans Credo) « la Stella », le motet Iste Confessor ou le Te Deum pour double choeur, apportant une dimension supplémentaire à ce disque en tous points remarquable, tout comme l'inclusion du O Magnum Mysterium d'Alessandro Scarlatti, montrent, à la fois, les ressemblances, mais surtout les différences qui peuvent exister entre le père et le fils. Un disque à ne pas manquer. Jean Gallois |
Mai 2000 : Revue des Livres - Choix de Disques - Sommaire du numéro
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