Pierre CHAUNU et Michèle ESCAMILLA |
Enrichi d'illustrations, l'ouvrage l'est aussi d'annexes qui seront utiles pour une recherche. Le texte est divisé en deux parties. La première, due à Pierre Chaunu, décrit le réseau complexe d'alliances et de conflits au sein desquels Charles a grandi, puis régné, de 1517 à 1558, se battant pour développer une coordination entre ses multiples domaines européens. La seconde partie du texte s'attache à la fin de la vie du monarque, quand celui-ci renonce à ses fonctions et se retire dans une modeste maison, jointe au monastère rural de Yuste. Ces exposés sont nourris de notations précises : un homme, dans sa vie quotidienne de grand malade, est suivi de près. Des ensembles chronologiquement plus larges s'articulent sur ce tableau des derniers mois. L'historienne établit, en particulier, les étapes de l'hispanisation de Charles, né en Flandres (en 1500) ; le français resta longtemps sa langue la plus naturelle. L'évolution religieuse de l'Espagne est corrélativement décrite, avec une insistance sur le durcissement de la répression frappant les suspects de luthéranisme. Le grand théologien dominicain Bartolomé Carranza, archevêque de Tolède, qui fut présent en 1558, à la mort du Roi, était dès lors - de façon absurde - parmi les suspects. Les divers dossiers ainsi présentés par Michèle Escamilla se lisent avec un intérêt soutenu. Les relations de l'Empire avec les Indes occidentales ne sont pas étudiées, mais on pourra voir la note (p. 787 sq.) qui résume les intentions de l'Empereur en faveur du respect des Indiens. Pierre Vallin |
Mai 2000 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro
Accueil