Nous voici donc, avec cette double pochette, arrivés à 1725. Il reste trois ans à vivre à Marin Marais ; c'est dire qu'il est au sommet de sa pensée et de son art, qu'il donne le meilleur de lui-même, va au plus haut, comme Bach avec son Art de la Fugue. Ici, cent-dix pièces regroupées en sept suites, apparaissant comme une sorte de testament : de l'auteur, de la viole elle-même, bientôt supplantée par le violoncelle, comme le sera le clavecin par le piano-forte. Ainsi va le monde. D'où l'intérêt de se pencher longuement sur ces quatre premières suites (La mineur et majeur, Fa et Ré majeurs), qui sonnent tout à la fois l'apogée et la fin d'un monde. D'autant que la version proposée par J.-L. Charbonnier apparaît absolument remarquable, de pureté, de science et d'abandon mélangés, de poésie surtout. On attend avec impatience le second volet de cet étonnant monument à la gloire du grand violiste de Louis XIV. Vraiment superbe ! Jean Gallois |