Philippe CHENAUX |
L'ouvrage est centré sur le courant de pensée dans lequel l'attachement à l'Action Française se combinait, tout au moins jusqu'à l'intervention romaine de 1926, avec des enthousiasmes quant à la capacité du thomisme à résoudre les problèmes contemporains de la société. Le sujet a souvent été étudié, mais la présente étude n'est pas inutile, en particulier parce qu'elle s'est attachée, plus qu'on ne l'avait fait jusqu'ici, à mettre les débats proprement français en lien avec un vaste contexte européen belge et suisse-romand surtout, mais aussi italien et germanophone. Les démarches techniques de réflexion ne sont pas analysées pour elles-mêmes ; l'histoire ici écrite n'est pas à proprement parler intellectuelle. Spirituelle plutôt, dans la mesure où elle s'attache principalement à décrire une ambiance, une orientation, plus esthétique que spéculative. C'est d'ailleurs à ces orientations spirituelles, et non à une dynamique de réflexion, que l'auteur semble attribuer l'évolution, en soi surprenante, de plusieurs des personnalités appartenant à ce milieu maurrassien et thomiste dans les années 20, en direction des positions démocratiques dont Maritain sera un témoin catholique important, avant et après 1940. Pierre Vallin |
Janvier 2000 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro
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