Dominique LAMBERT |
A l'heure où l'on parle volontiers de « réenchantement » des sciences, où mystique et physique semblent s'accorder, il importe de repréciser le rapport qu'entretient la révélation chrétienne avec les sciences de la nature. Cet ouvrage s'emploie à faire le point sur la question. L'auteur propose un mode d'articulation, se défiant à la fois du « concordisme » et du « discordisme ». La théologie chrétienne n'est pas une science, au sens qu'a pris ce mot à l'époque moderne ; elle n'est pas non plus une « question de goût ». Le propos est animé par une grande confiance dans la raison. Le théologien doit pouvoir accepter la méthodologie scientifique telle qu'elle est, sans chercher à tout prix une « science chrétienne ». L'auteur montre bien le lien qui conduit d'une théologie de la création à l'acceptation de l'autonomie du monde. C'est la philosophie qui assure la médiation, dans un dialogue à trois termes. La démarche est conduite sur les trois plans, ontologique, épistémologique et éthique. La mise en place des concepts (en particulier la finalité et l'interprétation) précède une application à quelques questions actuelles (origine de l'univers, de l'homme, écologie, etc.). Le livre est accessible aux non-spécialistes, mais, par la finesse de son raisonnement, il apportera beaucoup aux théologiens et aux scientifiques. Il rappelle que le dialogue dilate nos visions du monde. François Euvé |
Novembre 1999 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro
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