Gerson GARCIA
Bad Love
Dreamworks, 1999

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Depuis le temps, on avait oublié Randy Newman, oublié son inimitable diction nasale, son délicat touché de piano jazzy, oublié qu'il était peut-être le plus grand, le plus impitoyable portraitiste de l'Amérique parvenue et satisfaite. Sans crier gare, le discret habitant de Los Angeles vient d'enregistrer l'une de ses oeuvres les plus accomplies : douze nouvelles chansons orchestrées et dirigées en orfèvre par le maître lui-même. L'amertume des ballades, qui aurait comblé une Billie Holliday, est l'autre face de leur élégance. On s'étonnera toujours qu'un mélodiste aussi sensible écrive des textes aussi cruels, mais le secret de son génie n'est peut-être pas ailleurs, comme si la grâce de Gershwin avait croisé l'humour corrosif de Lenny Bruce. L'homme sait aussi se départir de toute ironie, et signe ici l'une de ses plus belles chansons d'amour : I miss you, simplement.

Philippe Chevallier

Octobre 1999 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro

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