Gérard GUILLERAULT |
L'apport de F. Dolto à la psychanalyse est multiple, aussi bien dans le domaine de la réflexion que dans celui de l'action : utilisation systématique des dessins d'enfants, approfondissement de la sexualité féminine, propos éducatif avec les entretiens à la radio (« Lorsque l'enfant paraît ») et les réalisations pratiques d'aide aux parents (« La Maison verte »), lectures d'évangile. Au cur de cet apport, que G. Guillerault caractérise et résume comme « une philosophie clinique », opère un concept majeur : celui d'image inconsciente du corps. Pour Dolto, le corps est par excellence le lieu de la communication, lieu du langage avant même l'avènement du langage parlé. En lui se nouent étroitement la notion de sujet et la notion d'identité. Parler d'image du corps, ce n'est pas seulement se référer à une image visible, représentation scopique qui serait de l'ordre de l'imaginaire ; c'est au contraire reconnaître dans cette image l'incarnation symbolique d'un sujet désirant. Le corps, le désir, l'être, l'inconscient, le sujet : tous les thèmes fondamentaux de la psychanalyse s'articulent autour de cette notion d'image inconsciente du corps, qui devient ainsi l'expression d'un apport théorique majeur. François Courel | |
Octobre 1999 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro Accueil |