Lambros COULOUBARITSIS |
Professeur à l'Université libre de Bruxelles, l'auteur a publié un autre ouvrage monumental, Aux origines de la philosophie européenne. De la pensée archaïque au néo-platonisme (1992). Dans cette nouvelle somme, il adopte un point de vue différent. En tenant compte de la profusion des multiples expériences humaines, il constate que, non seulement il ne peut les circonscrire, mais que, de plus, il est contraint de se contenter d'un nombre limité d'options, parce que la pratique de l'historicité en philosophie écarte, voire élimine, un grand nombre de sources en traçant des chemins en fonction d'opportunités favorables. Cela signifie que l'auteur est fondé à n'atteindre, en fin de compte, qu'une frange étroite de discours qui ont survécu aux aléas de l'histoire. S'enracinant dans cette hypothèse, il se propose de mettre en forme certaines expériences philosophiques qui, parmi bien d'autres, lui semblent avoir joué un rôle déterminant. Ces possibles qu'il retient sont les « pièces maîtresses » de sa reconstruction, et si ce sont déjà des « figures illustres », il entend bien cependant les dévoiler encore. Plus qu'un panorama de philosophes juxtaposés, cette histoire de la philosophie amorce donc une nouvelle méthode de lecture du passé, en alliant approche pédagogique et rigueur philosophique. Nous sommes ainsi conduits à la pratique généalogique du mythe avec Hésiode jusqu'à Pléthon, dernier penseur du Moyen-Âge, qui associe encore mythe généalogique et métaphysique. C'est donc à un très long voyage que nous sommes conviés dans ce livre, mais il est le plus souvent des plus intéressants. Philippe Lécrivain |
Octobre 1999 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro
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