Au début du siècle, Max Weber rassemble les données connues à l'époque sur l'antique organisation économique et sociale des pays méditerranéens (Mésopotamie, Egypte, Grèce, Israël, Rome). Sa thèse, d'inspiration matérialiste, est finalement assez simple. Les empires se développent dans la mouvance urbaine de la circulation monétaire, car il faut payer les mercenaires. La logique rurale, logique du territoire autosuffisant peu versé dans les échanges, ne peut fournir, au mieux, que les bases d'une société féodale, où le seigneur et sa suite vivent des prestations en nature. Dans ce schéma qui détermine la société par les conditions économiques, l'expansion puis le déclin des civilisations antiques suivent le mode de production. C'est du Marx généralisé. Les historiens de métier ont contesté cette thèse de Max Weber autant que son autre thèse, plus célèbre, touchant le lien entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. A défaut de thèse solide, il y a ici au moins une synthèse suggestive et il faut savoir gré aux éditions La Découverte, ainsi qu'au présentateur Hinnerk Bruhns, de la rendre accessible au public français. Etienne Perrot | |
Octobre 1999 : Revue des Livres - Choix de Disque - Sommaire du numéro Accueil |